10h pour l’Outre mer
interview video

Une interview de Virginie Duvat, scientifique spécialiste des écosystèmes côtiers, réalisée lors des 10h pour l'Outre-mer à Bordeaux en juin 2015 (année de COP 21) [...]
La question des migrations humaines se pose dans certaines îles coralliennes, et sans doute plus encore, dans de nombreuses autres régions.
Le dérèglement climatique aggrave certains problèmes environnementaux qui rendent les conditions de vie très difficiles : selon les régions du monde, certaines zones seront victimes de sécheresses ou d’inondations anormales, de tempêtes, de contamination des réserves d’eau douce, etc. Certaines populations n’ont alors d’autre alternative que la migration.
Il existe des catastrophes naturelles qui peuvent être liées au dérèglement climatique et qui, par leur ampleur, conduisent à d’importantes migrations. Par exemple, aux Etats-Unis en 2005, près d’un demi-million de personnes ont été déplacées à la suite de l’ouragan Katrina. En Inde en 2012, à la suite de la mousson, près de sept millions de personnes ont émigré. Aux Philippines en 2013, quatre millions de personnes ont migré à la suite du typhon Haiyan. En Californie 2018, près de 200.000 personnes ont dû fuir des incendies gigantesques. Dans des pays à basse altitude tels que le Bengladesh, des territoires importants sont définitivement envahis par l’eau des océans.
Lorsque l’on parle de réfugiés climatiques, on a parfois tendance à attribuer au dérèglement climatique, et à lui-seul, la cause des migrations. Or, très souvent, d’autres problèmes liés à l’aménagement du territoire
Lorsque l’on parle de réfugiés climatiques, on a parfois tendance à attribuer au dérèglement climatique, et à lui-seul, la cause des migrations. Or, très souvent, d’autres problèmes liés à l’aménagement du territoire doivent être pris en compte pour se faire une idée sérieuse de l’ampleur du problème : citons par exemple le type d’habitat ; les constructions trop proches des rivages ; l’entretien des forêts, des mangroves, des coraux ; la pollution des sources d’eau potable, certaines constructions imposantes qui perturbent l’écosystème (aéroports, hôtes de luxe, digues, etc.).
Le dérèglement climatique tend à s’aggraver et pourrait perturber très gravement de nombreux cadres de vie sur la planète, entraînant de nouvelles migrations importantes. Pour éviter d’importantes migrations dans l’avenir, avec leur lot de conflits, de souffrances, de morts, il importe de limiter le changement climatique et, dans le même temps, de contribuer à un aménagement du territoire respectueux de ses limites et de ses contraintes.
Une interview de Virginie Duvat, scientifique spécialiste des écosystèmes côtiers, réalisée lors des 10h pour l'Outre-mer à Bordeaux en juin 2015 (année de COP 21) [...]
Les coraux protègent les zones côtières contre les marées et les vagues puissantes. Dans les régions tropicales, de nombreuses zones côtières sont protégées des vagues et des marées puissantes par des récifs coralliens qui absorbent l’essentiel de l’énergie de l’eau venue des océans. [...]
Pour réagir devant les menaces liées au réchauffement climatique sur l’environnement et sur les sociétés humaines, on distingue les différentes actions selon qu’elles sont plutôt politisées ou plutôt dépolitisées. On parle de politisation des actions lorsque les causes collectives des maux sur l’environnement ou la société sont mises en avant, et l’on parle de dépolitisation […] [...]