Dans certaines situations, le développement des îles coralliennes se fait au détriment de leur environnement. C’est le cas lorsque le tourisme devient une industrie importante ou lorsque des populations nombreuses migrent vers la capitale de certaines îles.
Le respect d’un environnement constitue alors un défi majeur pour maintenir des conditions de vie de bonne qualité. Les responsables et les habitants doivent alors relever simultanément plusieurs défis en tenant compte de la présence d’une une biodiversité limitée, de ressources limitées, de migrations à l’intérieur des îles et en dehors d’elles, d’une organisation politique et administrative peu adaptées, de données techniques et statistiques peu nombreuses et difficilement interprétables, de tensions et de divisions sociales, et aussi des exigences contradictoires entre développement et durabilité.
LE DEVELOPPEMENT DURABLE, UNE NOTION CONTROVERSÉE
La notion de développement durable a été définie dans un rapport, Notre avenir à tous (Our Common Future), rédigé en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland : « Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » Cette notion est souvent utilisée dans des domaines politiques, technologiques et financiers pour légitimer des projets (urbains, technologiques, agricoles) et des pratiques.
Le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »
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Elle manque cependant de clarté car elle ne s’accompagne pas d’outils d’analyse et de mesure permettant de mettre en place et de comparer des stratégies claires. Souvent, cette notion est utilisée dans un secteur précis tel que le tourisme ou le transport, sans envisager l’ensemble des enjeux (sociaux, économiques, environnementaux) qui méritent d’être pris en compte. Mais le manque de clarté de cette notion de développement durable ne doit pas cacher un autre problème : il n’existe pas de notion alternative qui ferait l’objet d’un large consensus. Elle est donc toujours très utilisée dans des contextes politiques de développement qui visent à traiter le problème de la pauvreté et celui de la dégradation de l’environnement.