Pour réagir devant les menaces liées au réchauffement climatique sur l’environnement et sur les sociétés humaines, on distingue les différentes actions selon qu’elles sont plutôt politisées ou plutôt dépolitisées.
On parle de politisation des actions lorsque les causes collectives des maux sur l’environnement ou la société sont mises en avant, et l’on parle de dépolitisation lorsque les causes collectives sont ignorées au profit de causes individuelles.
Voici deux exemples de politisation des actions pour lutter contre le réchauffement climatique :
-le vote d’une loi qui impose à certaines industries de limiter leur production de GES. Une telle action politise la question du réchauffement climatique car elle vise certaines catégories d’industries plus polluantes que les autres.
-l’accueil par un pays de populations victimes d’une dégradation importante de leur environnement qui provoque une baisse importante des récoltes et des problèmes alimentaires. Ici, on peut aussi parler de politisation car l’on s’intéresse à certaines populations particulières.
Voici deux exemples de dépolitisation des actions pour lutter contre le réchauffement climatique :
-Une campagne publicitaire qui incite tous les citoyens à pratiquer le covoiturage. On parle ici de dépolitisation parce qu’une telle action met sur le même pied tous les citoyens sans distinguer certaines catégories dont les voitures polluent plus que d’autres, ou qui n’ont pas la possibilité de pratiquer le covoiturage.
-Une information sur le réchauffement climatique qui reste centrée sur les pratiques individuelles (isolation de sa maison, température d’intérieur) et néglige les sources de réchauffement des catégories les plus riches. La dépolitisation, qui se manifeste par une individualisation des problèmes est critiquée par certains auteurs parce qu’elle profite à certains plus qu’à d’autres bien qu’elle soit présentée sou l’apparence de la neutralité. Pour Comby (2014), « elle contribue à la préservation de l’ordre établi et ce faisant, conforte ceux qui le dominent déjà ».
Pour aller plus loin : (Comby, 2013, 2014)